Willène Léger Dométille sait mieux que quiconque ce qu’un pays doit à ses artistes. Qu’une société brille quand ces derniers sont choyés et reconnus à leur juste valeur. Jeune maman, elle partage avec son mari, le street-artiste Oshea, une même ambition, la sublimation de la culture caribéenne, la légitime visibilité de l’expression artistique dans chaque interstice de la vie.
Texte Alix Delmas – Photo Jean-Albert Coopmann
Faire le lien entre l’art et la culture
Ingénieure maître culturel, son retour à la Martinique à la fin de ses études en 2006 signe une vie professionnelle à la vitesse du son. Responsable de la communication du festival de Fort-de-France à l’âge de 22 ans, première société de conseil à 23, puis cinq ans plus tard, création d’une agence d’événementiel Arômes Kréyol. Se succèdent des projets de haute tenue qu’elle conçoit entièrement ou auxquels elle collabore tels que le rendez-vous « OSE » des entrepreneurs 2019, MadinExpo 2014/2016, l’inauguration de la tour Lumina pour n’en citer que quelques-uns.
En amont du CV vertigineux, pour comprendre son carburant, il faut remonter à ses années d’études où elle essuie une centaine de lettres de refus de maisons de disques auxquelles elle postule. Lorsqu’elle comprend qu’elle doit cesser de se présenter comme une étudiante lambda mais comme une jeune martiniquaise qui souhaite travailler à une meilleure reconnaissance de la musique noire, la réponse tant espérée arrive. Trop tard, Willène Léger Dométille vole déjà de ses propres ailes mais cet alignement identité-culture ne la quittera plus.